Fondée en 1989, l’ARBAN (association des riverains de la base aéronavale) de Landivisiau n’a guère plus d’un quart de siècle. Cette fondation relativement tardive, par rapport à l’ouverture de la BAN en 1967, ne veut pas dire que les riverains sont demeurés inertes jusqu’en 1989 : par des protestations téléphoniques, des manifestations et des pétitions, ceux-ci ont, souvent, exprimé leur colère face aux terribles nuisances qu’on leur imposait. Mais il s’avérait que pour agir efficacement il était indispensable de s’unir et, ainsi, de se constituer en association, d’autant qu’il arrivait, dans les années 1980, que des avions volent, en période d’ASSP (appontages simulés sur piste) jusqu’à des deux ou trois heures du matin. Précisons que ces pratiques inadmissibles se poursuivent, aujourd’hui encore, aux abords des bases qui ne comportent pas d’associations de défense des riverains.
Depuis 1989, de nombreuses actions sont entreprises par notre association, notamment, contre des bruits de plus en plus intolérables. Ce sont des campagnes de pétitions, des manifestations spontanées ou programmées, de multiples rencontres avec les autorités maritimes, des interventions d’élus (maires, parlementaires…). Pour pouvoir « parler plus vrai », l’association consulte des avocats et des hommes de loi, tire parti de sa station de mesure du bruit, accessible à tous (www.eans.net) et a décidé, en 2006, de faire procéder, à ses frais, à une analyse de l’air aux abords de la BAN.
Outre la cessation des vols à certaines heures (12 h 30 – 13 h 45 et heures tardives) ainsi que certains jours (samedis, jours de fête), nous avons, avec l’appui des maires et des parlementaires, obtenu, en 2015, la délocalisation de 50 % des vols en ASSP, de même qu’une analyse de l’air financée par le ministère de la Défense. Sur ce plan, la situation est moins grave qu’on pouvait le penser mais pour être plus crédibles, nous avons demandé que des résultats soient complétés.
Il est évident qu’il reste beaucoup à faire. Notre objectif n’est pas d’obtenir la fermeture de la BAN. Cela dit, nous nous empressons d’ajouter qu’on ne peut admettre, en aucun cas, qu’on impose des nuisances, telles que celles que nous subissons, à une population donnée. Notre association est forte d’un millier de familles, et il n’est pas douteux qu’elle saura s’unir, toujours plus, pour mieux faire face aux agressions qui la frappent.
Louis Élégoët